Soja L'Argentine répondra aux procès lancés par Monsanto à son encontre

Plus de 95% du soja cultivés dans ce pays, troisième exportateur mondial, sont produits à partir de semences OGM développées par Monsanto. Mais le géant américain de l'agrochimie n'en profite pas financièrement, car la plus grande partie des semences utilisées dans le pays ne sont pas achetées auprès de la multinationale mais produites par les agriculteurs.

Monsanto, après des mois de négociations ponctuées de part et d'autres d'interruptions, d'avertissements ou de déclarations fracassantes, a mis cette semaine à exécution sa menace de saisir la justice en Europe, où ses brevets sur le soja transgénique sont protégés, en déposant plainte au Danemark. Buenos Aires a aussitôt répliqué en faisant savoir par la voix de son secrétaire argentin à l'Agriculture, Miguel Campos, que le gouvernement se défendrait à l'occasion de tous les procès que pourra lancer Monsanto en Europe.

"Non seulement au Danemark, mais dans toutes les affaires lancées par Monsanto en Europe, le gouvernement sera présent pour défendre ses droits", a affirmé M. Campos lors d'une conférence de presse. Le ton monte régulièrement entre les deux parties, mais, selon la presse argentine, Monsanto serait prêt à transiger, en acceptant par exemple de ne pas chercher à recouvrer de royalties pour la récolte actuelle.

Les négociations sont pour le moment interrompues, a indiqué de son côté M. Campos. Le soja OGM de Monsanto, le RR, est résistant à l'herbicide glyphosate, également développé par Monsanto. Le recours aux semences transgéniques en Argentine a permis un essor spectaculaire de la culture du soja, qui est devenu le premier produit d'exportation et un contributeur essentiel aux finances publiques du pays. La moitié de la surface cultivée en Argentine est consacrée au soja, soit quelque 14,5 millions d'hectares. L'Argentine produit quelque 38 millions de tonnes chaque année, derrière les Etats-Unis et le Brésil.